Chez Loopipak, notre mission est de réduire drastiquement les emballages à usage unique, qu'ils soient en carton ou en plastique. Mais pour bien comprendre pourquoi nous avons fait le choix du réemploi, il est essentiel de faire le point sur un sujet brûlant: le recyclage du plastique. Où en est-on réellement ? Que peut-on recycler ? Et surtout, quelles sont les limites de ce système qui peine à répondre à l'urgence environnementale ?
Que recycle-t-on vraiment comme plastique ?
Tous les plastiques ne se valent pas. En théorie, presque tous peuvent être recyclés. En pratique, seuls certains types le sont réellement. Les plus couramment recyclés sont les plastiques dits thermoplastiques comme le PET (bouteilles), le PEHD (flacons opaques), ou les platiques mélangés à d'autres matériaux (comme l'aluminium ou les fibres textiles), très difficiles, voire impossibles à recycler aujourd'hui.
Quel est le taux de recyclage du plastique ?
Malgré les campagnes de sensibilisation et les efforts industriels, le taux réel de recyclage du plastique reste faible. Dans le monde, moins de 20% des déchets plastiques sont effectivement recyclés. Et si on parle de réintégration dans des produits de même qualité (boucle fermée), ce taux chute encore. Le reste est soit incinéré, soit enfui, soit exporté - souvent dans des pays moins équipés pour gérer ces déchets, ce qui pose de véritables problèmes éthiques et environnementaux.
Les défis du recyclage du plastique
Le recyclage du plastique fait face à plusieurs obstacles:
- La diversité des plastiques : plus de 7 grandes familles, avec des propriété très différentes.
- La contamination : un plastique souillé par des résidus alimentaires ou d'autres matériaux est plus difficile à recycler
- Le tri : encore trop d'erreurs dans les gestes de tri, et un manque d'infrastructures performantes.
- La perte de qualité : à chaque cycle, le plastique perd en performance. On parle souvent de downcycling.
Recyclage mécanique ou chimique : quelles différences ?
Le recyclage mécanique est le plus répandu. Il consiste à broyer, laver, puis refondre le plastique pour en faire de nouveaux objets. Mais ce processus est limité : il ne convient qu'aux plastiques bien triés, non contaminés et de même nature.
Dans la majorité des cas, le plastique non trié ou non recyclage est incinéré (avec récupération d'énergie) ou enfoui en décharge. C'est une réalité que l'industrie peine à améliorer.
Face à ces limites, le recyclage chimique apparaît comme une alternative complémentaire et prometteuse. Il ne s'agit plus ici de fondre le plastique, mais de le décomposer à l'échelle moléculaire, pour récupérer les composants de base (monomères ou autres substances), qui peuvent ensuite servir à fabriquer un nouveau plastique de qualité identique au plastique vierge.
Il existe plusieurs techniques de recyclage chimique :
- La pyrolyse, par exemple, chauffe les plastiques en l’absence d’oxygène pour les transformer en huile de pyrolyse, qui peut être raffinée et réutilisée dans la production de nouveaux polymères.
- La gazéification, elle, transforme les déchets plastiques en gaz de synthèse utilisable pour produire de l’énergie ou des matières premières chimiques.
- La dépolymérisation, casse les chaînes de polymères pour revenir aux monomères d’origine — une solution particulièrement intéressante pour le PET ou le polystyrène.
- La solvolyse utilise des solvants spécifiques pour dissoudre et purifier les plastiques de manière sélective.
Le recyclage chimique présente plusieurs avantages : il permet de recycler des plastiques aujourd’hui considérés comme non recyclables, d’obtenir des matériaux de qualité équivalente au plastique neuf. En revanche, il reste encore peu répandu car il nécessite des investissements importants, consomme beaucoup d’énergie et soulève des défis techniques et économiques.
Mais attention : cette technologie est encore émergente, énergivore, et son impact environnemental global reste à évaluer. Elle ne résout pas la surproduction de plastique, elle la rend juste “plus acceptable”.
Le réemploi, une réponse concrète aux limites du recyclage
Chez Loopipak, nous avons fait le choix d’une autre voie : éviter de produire des déchets dès le départ, en favorisant des emballages réutilisables, réparables, durables et traçables. Nous croyons que le réemploi est la meilleure solution pour sortir de la dépendance au plastique à usage unique, et pour diminuer l’impact environnemental réel de nos activités. Nos emballages réutilisables sont conçus pour durer, réparés lorsqu’ils sont endommagés, et produits à partir de déchets publicitaires transformés en ressources utiles. C’est notre manière d’inverser la logique linéaire du jetable.
Le recyclage du plastique