Les films plastiques plus fins sont présentés par plusieurs entreprises comme une solution éco-responsable.
Soluplast
- Présente un film avec 30 % de matière recyclée comme une solution écologique, sans mentionner que 70 % restent du plastique vierge.
- Propose un film "100 % bio-compostable" sans préciser les conditions spécifiques requises pour son compostage industriel.
Rubafilm
- Met l’accent sur la réduction de la quantité de plastique utilisée mais ne remet pas en question l’usage même du plastique.
- Associe performance logistique et respect de l’environnement, une juxtaposition trompeuse.
BAM
- Propose une gamme de films dits "responsables", sans aborder les impacts liés à leur fin de vie.
- Utilise des expressions comme "optimisez votre emballage" pour justifier la poursuite de l’usage du plastique à usage unique.
Cercleurop
- Présente des produits comme l’Optiwrapper© en les qualifiant d’écologiques, bien qu’ils restent des films plastiques à usage unique.
- Souligne la réduction de 30 % des déchets, tout en minimisant que 70 % du plastique demeure produit et utilisé.
Une analyse approfondie des pratiques de ces entreprises révèle des éléments de greenwashing tant du point de vue environnemental qu’éthique.
1. Les promesses des films plastiques plus fins
Les films plus fins permettent de réduire la quantité de plastique utilisé. Par exemple, des clients sont passés de 40 tonnes de plastique à seulement 10 tonnes par an en adoptant ces solutions plus légères . Selon les fabricants, les films avec une épaisseur de 8 à 10 microns offrent les mêmes performances que ceux de 17 à 23 microns.
Autre argument avancé : l’efficacité logistique. Les films plus fins permettent de filmer plus de palettes avec la même longueur de film, réduisant ainsi les coûts. Des avantages économiques sont également mentionnés, comme la réduction des coûts d’éco-taxe et des bobines plus légères qui sont plus faciles à manipuler pour les opérateurs.
2. Les limites environnementales : un greenwashing évident
Malgré ces promesses, un problème persiste : ces films plastiques sont toujours à usage unique. L'industrie présente des améliorations marginales (réduction du poids, meilleure performance logistique), mais elle ne remet pas en question l’utilisation continue du plastique dérivé du pétrole.
- Soluplast, par exemple, propose un film avec 30% de matière recyclée, mais les 70% restants sont en plastique vierge. Est-ce vraiment une solution écologique ?
- Rubafilm met en avant l’optimisation du filmage, sans jamais remettre en question l’utilisation même du plastique.
- BAM et Cercleurop parlent d’"optimisation" ou de "réduction des déchets", mais en réalité, ces films finissent toujours comme des déchets plastiques non recyclables.
3. Des alternatives durables existent : il est temps de se réveiller
La réutilisation et la location d’emballages représentent une alternative réelle et durable. Des entreprises comme Loopipak proposent des emballages réutilisables fabriqués à partir de déchets publicitaires. Ces solutions vont bien au-delà du simple recyclage : elles intègrent des cycles de vie plus longs, moins de déchets à gérer et une réduction significative de l'impact environnemental.
Alors pourquoi continuer à promouvoir des films plastiques, même sous leur version la plus "éco-responsable" ? Pourquoi ne pas prendre exemple sur ceux qui prennent le virage de l’économie circulaire ?
4. La question clé : est-ce que cette solution est vraiment durable ?
En fin de compte, la question que les entreprises doivent se poser est : est-ce que continuer à utiliser des films plastiques, même plus fins, est vraiment une solution à long terme pour l’environnement ? Ou est-ce une manière de maintenir le statu quo tout en se donnant une image verte, sans remettre en question les problèmes structurels du plastique à usage unique ?
Citation tirée du site Circulab :
"Le problème ne vient donc pas du matériau en lui-même mais de sa finalité. Le plastique est un matériau fait pour durer. Il met des centaines d'années à se décomposer et laisse des microparticules derrière lui. Le paradoxe est qu'un produit en plastique à usage unique est initialement conçu pour être utilisé une seule fois alors que le matériau durera des années et des années par la suite."
Conclusion
Le recyclage des plastiques et les solutions proposées par certaines entreprises ne sont qu'un pansement sur une plaie béante. Pour avoir un véritable impact environnemental, les entreprises doivent adopter des solutions réutilisables et durables. C’est la seule voie vers un avenir plus vert, sans greenwashing ni fausses promesses.
Films plastiques pour palette : des promesses éco-responsables ou du greenwashing ?