Double comptage des émissions de CO2 : défis et solutions

"2 000 € sur votre compte en banque, c’est l’équivalent d' 1 tonne de CO2e émises en votre nom."

Vous avez sans doute entendu cette phrase, que ce soit dans les communications de banques écologiques, dans la presse, ou sur les réseaux sociaux. Depuis quelques années, plusieurs rapports et organisations ont mis en lumière l’impact de l’argent que nous détenons sur nos comptes bancaires. Cet argent, loin de dormir, est utilisé pour financer des projets et des entreprises qui émettent des gaz à effet de serre (GES). Indirectement, ces émissions nous sont attribuées, mais nous pouvons agir en choisissant avec soin où nous plaçons notre argent.

La comptabilité carbone : quantifier et réduire les émissions de GES

Pour comprendre la double comptabilité des émissions de CO2, il est essentiel de maîtriser les bases de la comptabilité carbone. Cette discipline, aussi appelée "carbon accounting", englobe les méthodes de recensement, de quantification et de classification des émissions de GES dues aux activités humaines. Similaire à la comptabilité financière, elle permet de suivre des indicateurs comme les émissions de CO2 en valeur absolue ou rapportée au chiffre d’affaires, offrant ainsi une photographie des postes d’émissions à un instant T pour mesurer l’efficacité des démarches de réduction dans le temps.

Les limites de la comptabilité carbone

La comptabilité carbone est un outil précieux, mais elle présente des limites, notamment l’incertitude des mesures des émissions et le risque de double comptabilité. Le double comptage peut survenir à différents niveaux, ce qui affecte les efforts de réduction des émissions réalisés par les États, les entreprises ou les individus.

Quand on compte deux fois les mêmes émissions

La double comptabilité peut se produire lors de la mesure du bilan carbone d’une personne ou d’une organisation. Bien que les scopes 1, 2 et 3 d’une même organisation ne se chevauchent pas, une double comptabilité peut survenir entre les scopes 3 de différentes organisations. Par exemple, les émissions liées au transport d’un bien peuvent être comptées à la fois par l’entreprise qui produit le bien et par celle qui le vend.

Cette situation est particulièrement pertinente dans le cadre des rapports sur l’empreinte carbone des banques. Des méthodologies comme celle de Carbone4Finance attribuent un volume d’émissions de GES aux différents financements et investissements des banques, selon ce qui est financé. Par exemple, si une banque finance une centrale à charbon, elle est partiellement responsable des émissions de celle-ci. Ces émissions peuvent être comptabilisées à la fois au niveau de l’entreprise, de la banque et du consommateur final.

Et au niveau individuel ?

Au niveau individuel, si l’on compte les émissions associées à notre compte en banque et celles associées à nos comportements et achats quotidiens, il est probable qu’il y ait une double comptabilité. Les 10 tonnes du compte en banque et les 10 tonnes de notre empreinte carbone annuelle ne s’additionnent pas parfaitement. Cependant, il s’agit de deux leviers d’action pour transformer un même système : choisir comment notre argent est investi et comment il est dépensé.

Quand on compte deux fois la même réduction d’émissions

Pour réduire les émissions de GES, deux possibilités s’offrent aux acteurs : la réduction de leurs émissions sur l’ensemble de leur chaîne de valeur et la séquestration des émissions via les puits de carbone naturels ou les technologies de captation et de stockage.

Il peut y avoir double comptage d’une réduction d’émissions lorsque deux entités de la même chaîne de valeur comptabilisent les émissions évitées grâce à une solution unique. Par exemple, si un fournisseur d'énergie renouvelable et une entreprise utilisant cette énergie comptabilisent tous deux les émissions évitées grâce à l'utilisation d'une énergie propre.

La Net Zero Initiative et le World Business Council for Sustainable Development considèrent que ce double comptage est acceptable, car chaque entité a différents niveaux d'influence sur les émissions et les réductions.

La question des crédits carbone

Les crédits carbone représentent une valeur d’échange sur les marchés du carbone volontaire et réglementaire, correspondant à une tonne de CO2 séquestrée ou évitée qu’une organisation peut revendre. Ils posent un problème de double comptage des émissions évitées, comptées à la fois par l’organisation qui vend le crédit et celle qui l’achète.

Définir la responsabilité climatique de chacun et chacune

Mesurer les émissions permet de définir le champ sur lequel chaque acteur peut agir pour les réduire. Cette mesure est essentielle pour montrer qui a le pouvoir d’agir sur ces émissions, c’est-à-dire la responsabilité climatique. L’entreprise qui possède une centrale à charbon peut choisir des énergies décarbonées, la banque qui la finance peut arrêter son soutien, et le citoyen peut choisir une banque qui ne finance pas les énergies fossiles.

Le double comptage des réductions d’émissions nous ferait croire que nous sommes plus proches de nos objectifs climatiques qu’en réalité. La comptabilité carbone évolue pour prendre en compte ces limites et améliorer l’action climatique.

Conclusion


Si le débat technique sur la comptabilité des émissions existe, le sujet principal reste d’avoir une comptabilité juste pour piloter efficacement les efforts d’atténuation du changement climatique et atteindre notre objectif commun : préserver le vivant, un climat stable et nos sociétés humaines.


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Loopipak 17 juillet 2024
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